La Coupe du monde de rugby : un effet direct sur les clubs régionaux
Alors que la Coupe du monde de rugby touche à sa fin ce week-end, les équipes amateures ont également fait leur entrée en compétition depuis la mi-septembre. Ces clubs ressentent déjà les effets positifs de la Coupe du monde sur leur quotidien. Analyse de toutes ces conséquences de l’organisation du Mondial en France, pour le rugby amateur.
On entend souvent que le lien entre rugby amateur et rugby professionnel est mince, voir même qu’il n’existe plus. Il est vrai qu’il parait difficile aujourd’hui de faire un réel rapprochement entre ce rugby du haut niveau, qui se veut toujours plus professionnel et un rugby amateur qui continue à cultiver ce qui fait sa force, la convivialité et le partage de beaux moments.
Les effets, qui semblent se créer, sont exactement ceux voulus par la FFR : favoriser la création d’un climat de fête autour de cet évènement, tout en profitant de la compétition pour attirer de nombreux licenciés. « L’effet Coupe du monde » existe donc bel et bien, permettant ainsi au rugby amateur de souffler et de prendre le bon wagon initié par l’évènement.
Tout cela se matérialise d’abord par l’ambiance de fête que l’on voit dans tous les clubs. Bon nombre d’entre eux ont profité des matchs de l’Equipe de France, et des autres sélections, pour organiser des rassemblements pour diffuser les rencontres. Cela a attiré également de nombreux curieux qui se sont prêtés au jeu du soutien des Bleus ! Une ambiance chaleureuse et une (re)découverte du rugby qui ont même poussé certains à (re)chausser les crampons.
Des débutants, même en séniors
L’arrivée de nouveaux joueurs, débutants, dans un club après un grand évènement sportif parait tout à fait normal. Ce qui est nouveau, c’est le gonflement des effectifs séniors, grâce à cet évènement. Ainsi, énormément d’adultes commencent ou reprennent le rugby.
Romain Auger, coach dans le club d’Annecy-le-Vieux en Régionale 1, précise : « On a un gros afflux de joueurs, de novices. On a beaucoup de débutants cette année qui viennent participer aux entrainements ». Et ce n’est pas Christophe Venditti, son collègue de l’Avenir XV qui viendra le contredire : « On a énormément de nouveaux, on compte une vingtaine de nouvelles licences ».
Cette arrivée massive de nouveaux joueurs apporte également de nouvelles problématiques. L’intégration de ces joueurs dans un groupe déjà construit et avancé représente donc un vrai défi pour les coachs. « C’est notre rôle. On a un niveau super hétérogène à l’entrainement avec des joueurs confirmés en fin de carrière et d’autres qui débutent et qui apprennent les règles. Pour le staff, ça demande du job », confie Romain Auger. Christophe Venditti continue « Sur les vingt nouveaux licenciés, il y en a une dizaine qui n’ont jamais pratiqué ou, qui ont joué au rugby quand ils avaient 8 ans ».
Les coachs se réjouissent donc de voir cet afflux de joueurs en marge de la Coupe du monde. Surtout quand on connait la problématique d’effectif dans le rugby amateur, c’est une vraie bouffée d’air frais pour ces présidents et coachs. Annecy-le-Vieux a de son côté quadruplé son nombre de joueurs par rapport à la période Covid, tandis que l’Avenir XV a longtemps cru faire sa saison sans réserve, avant ce nouvel afflux de licenciés. Un phénomène important pour les clubs qui, souhaitons-le, perdurera dans le temps.
Par Redouane MOUMEN